La douceur guérit : Une nouvelle science du système nerveux hypersensible

Par Raphaël Lavoie-Brand, massothérapeute et formateur en automassage 
Publié en décembre 2022 et mis à jour en mars 2025

 

La puissance de la douceur est sous-estimée sur ce qu'elle apporte à la santé de notre système nerveux autonome, qui à son tour régule nos fonctions vitales, la digestion et l'immunité. La compréhension du nerf vague et de la théorie polyvagale de Stephen Porges nous aide à lui redonner toute sa place dans une démarche de soin et d'autoguérison. 

 

 

1ère partie : Santé et hypersensibilité

 

On sait aujourd’hui avec les études du système nerveux autonome parasympathique, le développement de l’attachement dans l'enfance et la théorie polyvagale que certaines personnes se voient leurs ressources sapées de l’intérieur par un stress de fond qui ne permet pas au corps d’accéder à son potentiel d’autoguérison.

 

Les mécanismes d’apaisement régénérateur sont fragilisés et le corps perd en vitalité et protection. Le corps se met à parler avec ses maux, qui peuvent prendre la forme de syndromes chroniques, inflammation, hypertension, insomnie, symptômes inexplicables, autoimmunité (le corps qui s’attaque lui-même), anxiété et épuisement.

 

Ça semble toucher très particulièrement les personnes hautement sensibles (ou hypersensibles) qui sont bien souvent aux prises avec des symptômes sans remède clair avec le système de santé actuel.

 

Elles sont déjà plus affectées que les autres par leur environnement, se sentant fréquemment ou constamment submergées dès l’enfance par tout ce qui se passe autour, les émotions des autres et la vitesse à laquelle va la société.

 

Si, à l'enfance, les parents ne sont pas aptes à calmer l’état de surcharge de ces systèmes nerveux très «ouverts», on peut alors entrer dans un déséquilibre profond où le corps brûle une quantité phénoménale d’énergie pour se maintenir en état de vigilance ou réprimer les émotions trop intenses.

 

Une fois adulte, on oublie à quel point l'enfant en soi aurait eu besoin d’être aimé et bercé pour internaliser un sentiment de sécurité sur lequel fonder notre stabilité intérieure. Et on découvre avec les avancées de la recherche qu'un système nerveux qui ne sent pas en sécurité ne peut correctement réguler les fonctions vitales du corps via le nerf vague comme :

  1. l'habilité à se reposer et se régénérer (ce qui équivaut au nettoyage efficace et régulier du corps et du cerveau),
  2. la digestion via une coordination optimale des organes, une sécrétion suffisante de mucus protecteur le long des parois digestives et le péristaltisme (le mouvement des tubes digestifs qui est assuré par les branches du nerf vague). Le stress chronique qui inhibe pourrait donc mener à la constipation et une mauvaise absorption des nutriments...
  3. et l'immunité via la stimulation optimale des défenses du corps, incluant l'apprentissage par les globules blancs de ce qui est soi et non-soi (la protection du corps contre l'auto-immunité).

 

La théorie polyvagale du renommé professeur en psychiatrie Stephen Porges nous aide aujourd'hui à comprendre pourquoi cette dérégulation des fonctions organiques et immunitaires par le stress chronique peut créer un terrain dans lequel naissent les problèmes de santé chroniques.

 

L'homéostasie (équilibre optimal) dans le corps nécessite un système nerveux autonome qui se sent en sécurité... ce qui veut dire un nerf vague (ou complexe nerveux vagal) bien activé et vibrant d'énergie.

 

Image 1 : Trajet du complexe nerveux vagal 

 

Image 2 : Complexe nerveux vagal dans le corps humain... beaucoup plus vaste que l'on pourrait penser

 

Tranche de vie :  

 

À 24 ans, je pensais que mon état de stress chronique était la vie normale, jusqu'à ce que je tombe très malade et doive quitter toutes les activités moindrement stressantes pendant plusieurs années. L'impact sur la santé d'un système nerveux en souffrance commence à peine à être découvert par la médecine. 

 
En Allemagne, une personne de ma famille s’est déjà fait diagnostiquer une dysfonction du nerf vague… rendant impossible à son corps de s’apaiser et de se régénérer. Je n’ai pas encore entendu parler de ça au Québec… C'est une avancée dans la reconnaissance du fonctionnement du système nerveux autonome, mais les remèdes proposés sont très limités dans le mode de pensée pharmaceutique actuel.

 

Dans un système nerveux hypersensible souffrant :

  • On trouve très difficile de dire non,
  • Notre grande empathie pour les autres nous amène à nous faire beaucoup de soucis pour eux à toute heure de la journée,
  • On peut avoir tendance à se retrouver pris dans des situations toxiques,
  • Se libérer des attentes extérieures est un grand défi, 
  • On peut sentir le poids du monde sur nos épaules et se sentir étrangement coupable de tout et de rien, 
  • On peut essayer de sauver les autres en s’oubliant complètement,
  • Faire des choix «égoïstes» pour notre bien-être peut nous faire vivre beaucoup d'anxiété,  
  • On attend souvent d'être malade ou épuisé avant de prendre soin de soi, comme si avant d'arriver au bout du rouleau on n'avait pas de bonne raison de le faire.

 

Ce système nerveux surchargé et sans enracinement parasympathique (apaisement profond) peut mener à un dérèglement des fonctions du nerf vague, cet immense circuit qui innerve tous les organes internes. C'est alors que plusieurs personnes pourraient se reconnaître dans : 

  • l'impression que le corps nous «lâche»,
  • le sentiment de perte de vitalité anormale, 
  • les troubles digestifs, 
  • l'auto-immunité spontanée après un gros stress, 
  • l'inflammation, 
  • les syndromes inexplicables, 
  • les épuisements chroniques, 
  • les habitudes de vie compensatoires qui nous usent, 
  • l'immunité fragilisée (tomber malade souvent), 
  • la récupération plus lente que la normale.  

 

*Évidemment que CHAQUE condition de santé est multifactorielle et on ne peut sursimplifier. Mais la piste de l'apaisement parasympathique est un facteur que l'on apprend à mieux comprendre dans son impact sur la santé, en particulier pour les personnes hypersensibles. 

  

La vie d'une personne hautement sensible étant déjà un défi... lorsque s'ajoutent de grands enjeux de santé, on peut se sentir accablé : «Pourquoi ça de plus?» 

  

Peut-être te reconnais-tu?

 

Alors que faire? 

 

Une piste sous-exploitée par notre société de performance est l'agrandissement de l'intervalle parasympathique, c'est-à-dire la profondeur et la fréquence à laquelle on est capable de s'apaiser dans toutes nos cellules, ce qui équivaut à une tonification douce du complexe nerveux vagal.

  

Mais il y a plus.

 

Par l’automassage pleine conscience, je travaille depuis quelques années avec le langage du toucher sécurisant pour les mémoires du corps, et c'est énorme :

 

Beaucoup de gens changent profondément leur climat de vie et leur expérience de la douleur en découvrant le pouvoir de l’apaisement, que procurent la douceur et la bienveillance offertes par ce contact bienveillant. Ces personnes membres de mes séances Éclore ont une routine personnelle et régulière. Elles s’approprient l’automassage entièrement et je les salue pour ça! 

 

Mais il y a plus, encore. 

 

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2e partie : Une question intéressante 

 

J’ai une question à méditer pour toi, qui va illustrer un angle important de ma vision. 

  

Qu’est-ce que les symptômes chroniques, les dérèglements inexpliqués, la perte de vitalité ou l’épuisement te permettent de faire qui te semblait impossible dans la vie d’avant? 

 

Exemples : 

  • Est-ce que l’épuisement t’a retiré d’une situation toxique (travail, relation, etc.) dont tu n’arrivais pas à te libérer par ta propre force de volonté? 
  • Est-ce que la douleur t’a forcé à ralentir et prendre soin de toi alors que c’était impensable avant? 
  • Est-ce que les troubles digestifs t’ont aidé à conscientiser ce que tu fais entrer dans ton corps et ta vie, et réaliser les limites à mettre? 
  • Est-ce que la dépression t’a amené à chercher de l’aide et trouver un nouveau sens à ta vie alors que tu n’aurais jamais osé prendre tes problèmes autant au sérieux avant? 
  • Est-ce que la maladie t’a aidé à prendre conscience de la valeur de ta vie et de l’amour?  

 

Vu comme ça…

 

Peut-être que dans bien des cas, la «maladie» est ce qui se passe longtemps avant l’arrivée des symptômes. C’est la vie d’avant qui est malade, et retourner à la «normale» est une très mauvaise idée, si c’est ce qui entendu par «guérir». Et peut-être que bien des symptômes peuvent être vus (c’est très certainement le cas pour l’épuisement) comme une mesure de protection de soi, initiée par le corps lorsque les conditions psychologiques sont trop difficiles pour continuer.

  

De nombreux experts respectés avancent que la maladie est parfois une tentative de solution par le corps.

 

1) L’experte canadienne du stress Sonia Lupien, responsable d'un centre de recherche à l'Université de Montréal, écrit dans son bestseller Par amour du stress (2020) à la page 163 :

 

«À force d'être exposé au stress de façon chronique, le cerveau modifie sa manière d'interpréter son environnement. Dans un cas, tout peut devenir menaçant. C'est l'anxiété qui s'installe. Dans un autre, plus rien ne devient menaçant. C'est la dépression ou l'épuisement professionnel qui se développent. Mais le cerveau ne développe pas tous ces troubles pour nous faire du mal. Encore ici, il le fait pour nous aider à survivre.»

  

2) Dr. Teiltelbaum, spécialiste de la fibromyalgie et de la fatigue chronique (EM) parle de la connexion corps-esprit qui est un facteur d'explication à prendre au sérieux. Selon lui, les personnes avec ces types de troubles sont typiquement des personnes performantes qui se poussent à toujours en faire plus et ne savent pas dire non.

 

3) La sommité mondiale sur l'hypersensibilité, Elaine Aron (autrice de Ces gens qui ont peur d'avoir peur) consacre tout un chapitre à ce que la surstimulation du système nerveux fait avec la santé physique pour ces personnes souvent déconcertées par leur corps.

 

4) Ensuite, toutes les grandes sommités sur le trauma (Peter Levine, Gabor Mate, Stephen Porges) parlent des effets du dérèglement nerveux sur le corps, directement et indirectement via les habitudes de vie compensatoires.

 

5) Sous un autre angle, Dr. Boukaram, radio-oncologue à Montréal et auteur du bestseller Le pouvoir anti-cancer des émotions, parle des survivants du cancer qui disent parfois que leur expérience les a «guéri» d’une vie toxique qu’ils ont réussi à laisser en arrière en constatant la valeur de leur vie, et en se laissant recevoir de l'aide.

 

6) La médecin américaine Dr. Lissa Rankin, d'abord sceptique, a soulevé les preuves de scientifiques de la capacité d'autoguérison du corps dans son New York Times Bestseller. Elle explique que lorsque le système nerveux autonome parasympathique est en marche, les mécanismes de réparation du corps sont capables de beaucoup de choses. Voici une conférence en anglais facile à comprendre. Son livre le plus connu est Mind over Medicine, ou en français Au-delà de la médecine, notre esprit

 

7) Dans un cadre plus spirituel et énergétique, Carolin Myss a collaboré avec des médecins holistiques aux États-Unis et détaillé ses observations sur le sens possible des maladies dans Anatomie de l'esprit. Le symbolisme et le rôle d'une maladie dans le cheminement d'une personne sont mis de l'avant de manière réconciliatrice et globale.

 

Je risque de sursimplifier en mettant toutes ces personnes dans une même énumération, mais c’est pour lancer des pistes. 

 

La pensée psychosomatique est déjà connue par plusieurs, mais dans bien des cas, les gens s'arrêtent à une compréhension mentale. Je crois à une vision beaucoup plus profonde de ce qu'est «prendre conscience». En fait, la conscience du corps devient un immense terrain de résonance lorsque l’on accepte que l’on est pas seul là-haut dans notre tête… avec un grand appendice de corps qui traîne en dessous!

 

La prise de conscience est une expérience entière, somatique (corporelle), globale et subtile. Elle s'inscrit dans la durée, la régularité, l'engagement, la bienveillance et un soutien adapté.

 

Et si depuis cette expérience de conscience globale, avec une profonde connexion à notre système nerveux dans tout le corps, un soin émergeait pour la vie «malade» qui serait peut-être une des causes des symptômes chroniques (que le système de santé n'arrive pas à soigner efficacement)?

  

Pour avoir jardiné un peu, c'est étonnant ce que fait une plante quand on lui donne ce qu'il faut, malgré un départ difficile dans la vie.

 

Fait intéressant sur l'état de béatitude : l'anandamine est l'hormone responsable de ce sentiment dans notre corps, et une étude récente a trouvé qu'elle freine la propagation de cellules cancéreuses. Le plus intéressant est qu'elle agit non pas de manière toxique, mais plutôt en influençant l'expression des gênes (référence). Sur le plan symbolique, on pourrait voir la béatitude comme un message qui dit au corps : «Il fait bon vivre ici, reste avec nous.» Chose certaine est que les cellules communiquent réellement entre elles en permanence.

 

Pour l'humain, la douceur, l'apaisement profond et l'accueil font de très grandes choses.

Ce n'est pas un luxe de vacances mais une nécessité neuro-physiologique.

 

Voilà ce qu'il est possible de toucher en soi avec des pratiques somatiques très fines et ajustées. L'automassage dans sa forme la plus psycho-corporelle est un outil puissant pour reconnecter avec notre pouvoir d'apaisement guérisseur et régulateur. 

 

En tant que massothérapeute qui a passé par de nombreuses épreuves de santé, j'ai développé une approche qui fait justement ça. 

 

Informée par la théorie polyvagale, l'auto-compassion, le nurturing touch, les exercices somatiques, l'hypersensibilité, la neuropsychologie et la pleine conscience, cette approche est simple et accessible, mais à la fois riche et profonde. 

 

Mon invitation : 

Si tu te sens interpellé.e par ce texte, si ça parle de toi aussi... 

Je t'invite à explorer avec moi des séances d'automassage psycho-corporelles en pleine conscience. 

J'ai créé une formule pour avoir accès à des automassages guidés en direct avec moi, des moments de partage, un petit programme sur mesure, ainsi qu'une bibliothèque de séances disponible 24/7 pour personnaliser ton parcours. Plus de 350 personnes en profitent déjà. 

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Des questions ou réactions? 

Écris-moi à [email protected] (c'est moi qui te répond). 

 

Amicalement, 

 

Raphaël Lavoie-Brand 
--
Massothérapeute agréé 
Référence #1 au Québec en formation d'automassage 

 

 

 

 

 

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